Fontéchevade
(commune de Montbron)

La grotte de Fontéchevade s’ouvre sur un petit vallon tributaire de la Tardoire entre Montbron et Vouthon.
Reconnue vers 1870, elle a fait l’objet de nombreuses fouilles jusqu’en 1998. Les dernières, de 1994 à 1998, ont été menées par une équipe internationale, dirigée par A. Debénath et P. Chase.
Un crâne humain, exhumé en 1947 par Germaine Henri-Martin, représente la découverte scientifique la plus retentissante.
Parmi les études marquantes liées à ce site, on peut mentionner que les premiers essais de datations absolues (application du test de la fluorine) y furent appliqués dès la fin des années 1940.
Fontéchevade est actuellement le site le plus publié, d’abord par Germaine Henri- Martin dans les années 1950, puis par l’équipe franco-américaine (publication en anglais en 2009). Ce gisement préhistorique est ainsi, très certainement, le mieux connu sur le plan régional.

Le crâne de Fontéchevade : Une vraie-fausse découverte exceptionnelle !
A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, Germaine Henri-Martin reprend ses recherches dans la grotte de Fontéchevade. Il ne lui faut que quelques campagnes de
terrain pour faire alors une découverte exceptionnelle. Les 13 et 16 août 1947, elle met au jour deux restes humains fossiles (fragments de front et de crâne).
Découverte exceptionnelle, car ces restes humains auraient été trouvés dans une couche antérieure au Moustérien et à l’Homme de Néandertal (période dénommée alors « Tayacien », c’est-à-dire appartenant au Paléolithique inférieur).
Or, ils présentent des traits anatomiques qui les rapprochent plus de notre espèce (Homo sapiens – même archaïque) que de l’Homme de Néandertal. C’est pourquoi ils
ont été interprétés comme des « Présapiens ».
Ainsi, a-t-il été envisagé pendant longtemps, sur la base des fouilles de Fontéchevade, que des Présapiens aient vécu en Europe et aient évolué en deux branches parallèles : Néandertal et Homo sapiens.

Progressivement, toutefois, la découverte de nouveaux fossiles, sur le continent européen, a fait douter de cette interprétation.
Par ailleurs, la reprise des recherches à Fontéchevade dans les années 1990 a montré que les niveaux stratigraphiques où ils ont été trouvés sont en fait mélangés. Ils dateraient en définitive entre -39 000 et -33 000 ans et constitueraient donc bel et bien des restes d’Homo sapiens.